Sortie du livre "Chambre 812"
Comment se le procurer ?
- Remplissez le formulaire "Contact" de ce site. Prix promotionnel de lancement 25€ au lieu de 33€ jusqu'à la fin décembre 2024.
- Contactez-moi sur Messenger (Facebook) à l'adresse Louise Narbo.
- En librairie. A Paris : la MEP, la Librairie du Jeu de Paume, Artazart, La nouvelle chambre claire...
- Sur le site d'Arnaud Bizalion (www.arnaudbizalion.fr)
Vous pouvez acquerir également une édition de tête avec une photo à choisir parmi 3, de format 15 x 21 cm, signée et numérotée de 1 à 30.
Quelques informations à propos de cet ouvrage
"Chambre 812" est un livre à 4 mains écrit par la photographe Louise Narbo et l'écrivain Dominique Perrut.
Editeur : Arnaud Bizalion. Dépot légal : juillet 2024. ISBN : 978-2-36980-201-3. Format : 16 x 23 cm. Reliure : cahiers cousus. 74 photographies monochromes. 128 pages. Prix : 33 €
Parvenu à la maturité, un homme voit resurgir l’image d’une chambre d’étudiant qu’il habitait pendant sa jeunesse mouvementée, vingt-cinq ans auparavant. Il jette des notes sur le papier puis va rechercher, dans ses archives, les journaux qu’il tenait régulièrement, alors. Un écrit à deux voix va naître, où les notes du présent conduisent à des passages de ses anciens journaux. Intriguée par cette histoire, une femme lit ce texte qui réveille en elle une jeunesse également tourmentée. Elle se propose de mettre des images, des photos sur ce récit, pour y faire résonner sa propre histoire. Une nouvelle narration va se construire, à trois voix cette fois, où se multiplient les échos et les lignes de fuites.
Les auteurs
Née en Algérie, Louise Narbo s’installe à Paris au lendemain de la guerre d’indépendance. Elle aborde la photographie argentique au début des années 1980. C’est en 2006 qu’elle s’engage dans un parcours d’auteur et commence à exposer d’abord en France puis en Europe. L’aléatoire, l’intuition et la libre association sont ses outils de connaissance mémorielle et d’exploration de la vie intérieure, obscure comme les rêves.
Après des études de lettres, de sociologie, d’économie et quelques voyages, Dominique Perrut a mené de pair un parcours de consultant et d’universitaire d’une part, de romancier et de nouvelliste de l’autre. Il publie régulièrement des chroniques dans diverses revues littéraires. Patria o muerte, son troisième roman (Denoël, 2010), a été salué comme « l’invention d’une écriture ». On y retrouve ses thèmes majeurs : l’articulation de la scène intime avec la comédie sociale, pour démonter la mythologie d’une époque ; la composition polyphonique ; l’écriture de soi qui joue avec le voile de la fiction.
Les articles
Yannick Vigouroux. Lacritique.org.
Chambre 812 est un livre empreint d’une sombre et envoûtante mélancolie, conçu à quatre mains. Il a en effet été co-réalisé par la photographe Louise Narbo et l’écrivain novelliste Dominique Perrut, son compagnon. Il aura fallu 48 ans au couple pour concrétiser la promesse qu’ils s’étaient faite au milieu des années 1970 : mélanger dans une publication leurs textes et leurs images… La photographe décrit cette décennie comme une période de « fuite dans la relation amoureuse » où les deux jeunes adultes refusaient alors l’idée par trop conventionnelle « du couple et d’avoir des enfants ». Du journal intime à la fiction… Les souvenirs de la chambre d’étudiant n° 812 sont placés en regard de la narration de 2023. Le texte d’époque de l’écrivain est imprimé, dans sa forme manuscrite, en cartouches – l’idée de l’imprimer en fac-similé en revient à l’éditeur Arnaud Bizalion – et fait écho à la nouvelle plus récente imprimée avec une typographie classique sur un fond blanc, et, plus rarement, sur un fond noir. A ces deux textes, ces deux temporalités entremêlées font subtilement écho les images en noir et blanc anciennes et actuelles « orphelines » (réalisées pendant la période de confinement) de Louise Narbo. Dans cette fiction autobiographique teintée de nostalgie, la photographe a su remarquablement éviter l’écueil de l’illustration littérale. L’image ne « colle » jamais au texte mais y fait écho de manière métonymique, toujours par des allusions subtiles et indirectes. Fragments secrets d’une intimité qui se livre à nous dans les recoins des intérieurs et de l’intériorité subjective, et le ciel parisien souvent nocturne saturé de silence. Dominique Perrut évoque notamment beaucoup dans ces textes le scintillement de la Seine propice à la rêverie introspective et la photographe confie « s’être alors hasardée à mettre des images plus abstraites ». Ainsi, outre des détails de clapotis sur le fleuve, ces flasques méduses flottent dans l’espace onirique…Ces détails contrebalancent les vues plus générales, créant un rythme. Les fenêtres sont aussi l’un des motifs récurrents de ces photographies mélancoliques empreintes de nostalgie ; Louise Narbo souligne leur importance dans sa vie car elle a été « beaucoup enfermée dans son enfance pendant la Guerre d’Algérie » ; celles-ci offraient en effet « la seule possibilité de voir le monde ». Les photographies de carnets et tous les lieux tels qu’un coin de table propices à l’écriture mettent par ailleurs fréquemment en abyme le processus littéraire d’autofiction.
Dans la droite lignée des photographies du petit recueil Coupe Sombre (Yellow Now, 2012) tout aussi mélancolique et poétique, les images de Chambre 812 confirment la force plastique et littéraire des images de Louise Narbo. Celles-ci nous convient une fois de plus à une errance visuelle à laquelle chacun peut s’identifier, prenant plaisir à s’égarer dans les méandres de son imagination et de sa mémoire. Par leur absence de référent explicite, elles aspirent à l’universel, et le pari visuel est des plus réussis.
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Maxence Loiseau. Revue Like.
Durant ses études, un homme a occupé la chambre 812 d’une résidence universitaire non loin de la place Denfert-Rochereau. Depuis, ses rêves et pensées n’ont plus quitté ce lieu, comme si une force irrésistible ramenait son esprit, aux temps incertains de l’entrée dans l’âge adulte. Racontant une histoire à la fois singulière et familière, voici une fiction composée d’archives et de photographies en noir et blanc de Louise Narbo, chacune conçue comme une pièce à conviction dont Dominique Perrut dévoile avec ses textes une parcelle de vérité. Une jeunesse sensible, contemplative et débrouillarde nous est contée–avoir 20 ans, avec addictions, révoltes, angoisses dont rendent compte les natures mortes, les plans rapprochés et l’isolement des figures. Le lecteur peut se retrouver dans cet éveil de réminiscences, car plus qu’une vie universitaire, on suit la construction d’une identité et l’évolution du désir de retour au pays d’un homme déraciné.
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Sylvie Lansade. Encres vagabondes
Aussitôt entr’ouverte, cette chambre 812 m’a projetée dans une autre chambre, une autre résidence universitaire, une autre cellule de prisonnier volontaire, impersonnelle et triste mais illuminée de couchers de soleil époustouflants sur fond de fumées de papeterie. Les murs tremblent, saturés de musique pop, déformés par la fumée des joints, troublés de battements de cœur, aveuglés de larmes ?
Restons objective. Vingt-cinq ans après ses études, le narrateur (Dominique Perrut) se penche sur le journal qu’il tenait dans la chambre 812 de la résidence universitaire, non loin de la place Denfert Rochereau, où il travaillait sur une thèse de doctorat en économie. Sur les pages de cet album photo tenu par une autre (Louise Narbo), sont scotchés des extraits de ce journal tenu à cette époque et sur d’autres sont imprimés les commentaires d’aujourd’hui forcément tendres pour le jeune homme décidé, triste et solitaire de sa jeunesse, que l’on imagine comme le portrait de couverture, et sévères aussi pour certains épanchements qui frôlent la mièvrerie. La base du journal intime. Où l’on ne sait rien de ce que va être sa vie. Où tout est ouvert mais semble inaccessible. Où de grandes espérances côtoient de profonds désespoirs. Où La météo, les nuages, le ciel prend une grande place parce que, quand on étudie, il n’y a, comme distraction, derrière la fenêtre, que le ciel. Où l’on se plaint de la pluie, du froid, des dimanches tristes, de la solitude, où l’on rage, dégoise, gamberge, explose. Où l’on veut partir, où l’on va partir : Bref, la route pour de bon.
Les photos de Louise Narbo n’illustrent pas mais accompagnent, font écho en noir et blanc : fenêtres, cieux, fumées, silhouettes, solitude des passants, des rues, des routes, des immeubles, enfermement, intimité, cheveux, mains, chaussures, ombres, profils, reflets qui insistent sur la fugacité, l’éclipse, le départ, le temps qui passe et permet au lecteur de se perdre lui aussi sur ses chemins oubliés, entrevus, perdus, retrouvés.
Ce quartier
Qui résonne
Dans ma tête
Ce passé
Qui me sonne
Et me guette
Ça dépasse
Comme une ombre
Le passé
Ça repasse
Et tu sombres
Quartier Latin de Léo Ferré
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