Journal 2010

(extracts)

Deux parties de moi veulent se faire entendre. L’écriture restitue du passé l’expérience de la douleur, le souvenir des violences. Tout s’arrête pour écrire, le monde s’efface un temps. C’est de mon antre que je parle. Comme pour la poésie, le préconscient peut s’exprimer si on lâche, pour un temps, logique et rationalité. Ton grinçant, parfois disloqué. Je parle de toutes les morts.

La photo touche des émotions plus tendres situées parfois dans l’enfance. Par exemple l’ennui, ce qui a été. Mais aussi ce qui n’a pas été, ce que je n’ai pas eu ; je veux dire la joie du mouvement, du jeu. La légèreté dans la rencontre avec les autres. La présence de cet œil m’accompagne, avec un appareil photo, je me sens entière.