17/11/2023
Exposition de la série "Voyage en terre oubliée"
02/09/2023
Exposition collective organisée par la Galerie Adorna
Série exposée "Les Voyages de la nuit"
au MUSEE DE L'IMAGE EN MOUVEMENT - MIMO
Currateur Estefania
03/06/2023
Louise Narbo, photographe auteur et membre des Gens d’images, invite à un voyage rétrospectif à travers sa recherche dans l’en deçà de la conscience avec, pour alliés, ses intuitions, le jeu des hasards et des accidents, et la libre association.
Autodidacte, engagée tout d’abord dans la photographie argentique classique, Louise Narbo, par la suite, fera se côtoyer écrits et image. Puis elle découvrira une écriture hybride pour déconstruire ses images et tenter de découvrir ce qui se cache derrière les apparences de réalité.
Jean-Marie Baldner, critique |
Voyage en terre oubliée se présente comme le voyage intérieur d’un retour à la terre d’origine, à l’exploration du silence de l’exil et de l’exilée ; en quatre décennies de photographies, dans un dialogue en trois étapes, une (re)construction réciproque en trois temps, avec, chacun, son écriture photographique singulière, noir et blanc : la nostalgie ou l’émotion, l’intemporel du refoulement, les coupures à l’écoute du présent ; trois citations les ponctuent, comme des notes, collées photographiées, du souvenir et de l’oubli, Murakami, Nathalie Sarraute, Lamartine.
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Une enfant et peut-être une aïeule dans une rue, un escalier intérieur, sombre, un quai vu d’un bateau en partance ou en arrivée … Alger ou ailleurs, partout, dans la mémoire oubliée des souvenirs d’enfance. Les photographies ne sont ni datées, ni légendées. Pourtant, dès la première page, se noue un récit, une histoire dans l’histoire, celle d’une rupture, patente et enfouie, dans les noirs profonds de la surface sensible, les gris de la matérialité rugueuse d’un mur, de la douceur d’un visage. En jeux de superpositions, les yeux s’ouvrent et se ferment au lecteur ; le visage ébloui et effacé, gommé par un éclair lumineux ou en éclipse, image à la fois le creux et la diffraction de mémoire ; dans la surface photographique, le regard, intérieur et extérieur, ouvre le chemin intime des mots non prononcés. Trois robes brodées d’enfant, une lampe débranchée, le portrait du père extrait d’un album de photos du temps d’avant… les images exposent et révèlent, en vertige, les signes, la trace, l’histoire et le décor de vies antérieures, connues et non connues, de vies disparues et de lieux quittés ; elles engendrent, aux lueurs quelquefois de légendes anciennes, de secrets familiaux et de non-dits intimes, l’évidence silencieuse des mots et des objets orphelins, de tout ce qui a vécu et a été préservé et entretenu au-delà des ruptures, des expatriations, de tout ce qui va se taire et disparaître. À l’image des agaves en fleurs et des palmiers, toute une Méditerranée s’invente, partout, dans la chaleur de l’été.
Qu’est-ce qui se joue entre l’intemporalité du refoulement des années de guerre et les images qui en reviennent, qui éclatent, instables, à la conscience, entre les temps d’une enfance et d’une adolescence avant l’exil et le temps des mots et des images qui reforment sens et émotion d’un passé dans le présent ? Sur la photographie de classe, à la fin des années 1950, en double page, l’horizon rectiligne d’un nuage voile les visages, renverse le temps et l’espace, dedans et dehors, déliant tout un dialogue complexe de mains. Et la mer, les amarres larguées, la photographie déchirée d’une Marianne en partance, coiffée du paquebot de l’exode, et l’Atlas…, les peuples mêlés du Djebel Amour, sédentaires et nomades, Arabes et berbères, juifs et musulmans, éveillent le mythe et la réalité d’un pays des ancêtres, d’une terre familiale du retour possible et impossible ; la photographie, superposant, fusionnant l’œil et l’horizon marin, le portrait et la carte, le visage et la terre, face aux eaux noires de la perte, devient, dans l’aléatoire, le hasard peut-être des mises en relation, recherche d’une identité lointaine, de la rencontre avec soi et avec les siens d’un ailleurs du temps, recherche de l’existence même. Sur les photographies trouvées, les silhouettes grattées de soldats en patrouille, en collage affronté positif et négatif, disent la guerre, longtemps refoulée, « la gangrène et l’oubli » en France comme en Algérie, l’absurdité, les peurs, les blessures et les traumatismes de cette guerre longtemps sans nom et sans mots, de toutes les guerres, les populations sacrifiées aux volontés de pouvoir ou aux idéaux et ce qu’ils cachent ou taisent.
Suivent les diptyques verticaux, images-montages de la coupure, où les échos du passé aimantent le présent, où les yeux masqués se remémorent, se rejouent l’enfance, les rues animées et les cafés de Bab El Oued… et la guerre, les attentats. Sur la photographie au champ d’un nulle part, la tête de la petite fille, habillée en fée, est escamotée par l’image en négatif d’une grenade DF35 ; sur la photographie d’identité, la chevelure se mue en sillage d’un bateau, tous les paquebots s’appellent alors le Ville d’Alger. Le livre se clôt, dans un fond uniformément blanc, comme en surexposition, par l’autoportrait en jeune femme, les yeux masqués par une parure ancienne de la confédération des Ouled Naïl. La surimpression sur une photographie ancienne du bijou familial, à l’origine contingente, transmis de mère en fille, archive la quête d’identité, témoigne d’une mémoire en reconstruction, la mémoire de l’exilée.
Une courte introduction scande la partition du livre en trois récits des entrelacements du passé, du présent et du silence, qui les lient et les délient. L’impression pleine page, en fond perdu, l’importance des blancs – bas de la page pour les photographies en format paysage, pages paires pour certaines photographies au format portrait –, le rendu photographique invitent le lecteur à la lenteur, à l’imaginaire d’un voyage de soi et de l’autre à composer ; à se poser, le temps d’un récit à invoquer, sur les mises en regard d’images, sur l’écriture photographique, le noir et le blanc, les superpositions et les collages, les rapprochements et les encastrements d’images, le montage de négatifs et de positifs, les jeux en miroir… ; à écouter silencieusement l’histoire intérieure initiée par les portraits et les autoportraits, retouchés, retravaillés en quête de mémoire, du souvenir et de l’oubli ; à entendre, dans le doute de soi et le désir de connaissance de l’en-deçà de la conscience et de l’au-delà des mots, les rumeurs étouffées de l’histoire, la perte de la terre natale. Une invitation pour chacun à faire le voyage dans ses terres oubliées et celles de l’autre, exilé, émigré, réfugié…, à construire et entretenir dans la rencontre, un passé et un présent communs.
07/04/2023
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Médiathèque André Malraux.
Galerie Nadar. Tourcoing
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Exposition collective à la Galerie Adorna. Porto
Avec Michael Ackerman, Bruno Silva, Joachim Luxo
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